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ma revue de presse journalière
20 mars 2020

Excellent article =

20 mars 2020

Tiens, la « main invisible du marché » qui d’habitude voit tout, entend tout et régule mieux notre vie que quiconque en n’oubliant jamais de nous bouffer la laine sur le dos, est cette fois étrangement absente. Elle laisse les gouvernements en première ligne gérer la merde, en attendant la suite : business as usual…

Il faut dire que le « marché » a beaucoup fait pour nous foutre dans la mouise avec sa mondialisation heureuse, en faisant croire qu’il n’y avait pas d’alternative et en mettant en place des gouvernements fantoches, aux ordres de la néolibéralité.

Les méfaits du néolibéralisme

Disons-le clairement, cette épidémie, si elle avait eu lieu sous les mandats précédents aurait sans doute produit à peu près les mêmes effets, tant il semble difficile de se préparer à un tel évènement. La logique néolibérale qui sévit depuis plus de vingt ans, avec les discours sur le coût des services publics et les charges des entreprises auront mis en lumière la dégradation de ces services, en particulier l’hôpital et des transferts financiers qui en découlent vers les « premiers de cordée ».

Les comptes seront faits une fois l’épidémie jugulée avec le décompte macabre des morts. Il faudra se souvenir de ceux qui sont en première ligne et que ce gouvernement et ses prédécesseurs ont consciencieusement méprisé en fermant des lits et en supprimant des postes dans les hôpitaux publics et en payant à coups de lance pierre ses agents.

Il faudra se souvenir aussi de nos « économistes », ceux qui ne voient pas une vache coincée dans un couloir, qui ignoraient que nous étions à ce point dépendant de la Chine pour nos médicaments et qui nous déclarent (Elie Cohen) : « Quand vous êtes en état de guerre, vous réfléchissez après ». Rassurant, n’est-ce pas ? Et cette guerre, ils ne l’auraient pas un peu provoquée ?

La libre circulation des hommes, des marchandises, des capitaux,… et des virus. Et les attaques permanentes à l’environnement.

Le virus de la connerie a atteint le monde politique

A part la France Insoumise qui ne présentait que peu de candidats aux municipales, rares auront été les formations politiques qui auront fait preuve de discernement et de sang-froid au cours de ces dernières semaines. Le sujet des élections et celui du virus qui se sont télescopés, ont donné une image minable de la classe politique dans sa globalité. On s’en doutait un peu, mais entre les chicayas sur la suite à donner aux municipales et la sidération du pouvoir pendant de longues semaines sur le sujet de la pandémie, nous avons eu droit à un concentré de médiocrité.

Il semble cependant que l’évolution exponentielle de la courbe des personnes contaminées et de celle des décès va être de nature à calmer un peu les esprits dans les prochaines semaines, mais nous ne pouvons être sûrs de rien et la danse des politiques sur les cercueils est une éventualité à ne pas négliger.

Un exécutif à la ramasse

Alors, voilà, puisqu’il faut tout de même parler de l’exécutif en place, reconnaissons, sans lui imputer la totalité de nos reproches, que le retard à l’allumage aura été une constante depuis le début de la crise et que la communication aura fait office de cache misère.

Dès le début, on nous a dit que les masques (FFP2 ou chirurgicaux ?) et le gel hydro alcoolique étaient les meilleurs moyens de contrecarrer la propagation du virus, sauf que personne n’avait pensé à faire l’état des stocks, qui étaient notoirement insuffisants, même pour les besoins de base, c’est-à-dire ceux des soignants. Alors pour le commun des mortels…

Rétropédalage donc, changement de discours, et remplacement du masque par la « distanciation sociale » et le gel par le bon vieux savon.

Plus d’un mois après nous en sommes toujours au même point et les professionnels de santé courent toujours après les masques, prennent beaucoup de risques sanitaires, et on se pose la question de savoir par quoi remplacer le savon si une pénurie se faisait sentir… L’eau de javel pure, peut-être ?

Les tests de dépistage ont eu le vent en poupe au début de l’épidémie, mais devant la demande, on s’est rapidement aperçu que les capacités de fourniture et de traitement n’étaient pas extensibles malgré l’appel aux laboratoires privés. Le rétropédalage a donc consisté à affirmer que dépister tout le monde ne servait à rien et on s’est contenté de livrer des chiffres de patients hospitalisés ou non, présentant des symptômes s’apparentant au Coronavirus ou à la grippe ordinaire… On ne sait pas trop…

La communication ne soigne rien et à défaut et dans l’incapacité de prendre le mal à la racine, nous en sommes réduits à compter les morts.

Pendant ce temps perdu l’infection continuait sournoisement facilitée par l’incapacité des pouvoirs publics à dépister des patients avant transmission du virus à d’autres personnes. En attendant le confinement, décidé trop tard.

Aujourd’hui, 19 mars, on parle de réquisition, mais quoi réquisitionner si les capacités de production des masques, du gel ou des tests sont insuffisantes sur le marché français ? Si les lits ne sont pas en nombre suffisants ?

Ce n’est pas le vote d’une loi d’urgence sanitaire annoncée, surtout si les conditions de mises en œuvre sont aléatoires qui va régler le problème d’un coup de baguette magique. C’est un peu comme le droit opposable au logement, la loi est juste là pour faire beau dans le paysage, dire que l’exécutif est en première ligne…

En première ligne ? Oui, mais sans munitions et avec un fusil à tirer dans les coins.

Un Président aux fraises

La pire décision aura été sans doute de maintenir le premier tour des élections Municipales après avoir dit « en même temps » aux français de rester chez eux.

Il parait que Macron était pour le report, mais que devant les risques encourus de passer pour un manipulateur ou pire, un dictateur, par une opposition remontée comme une pendule et qui n’avait rien compris non plus à la gravité de la situation, il aurait renoncé à cette option. Il aura surtout été faible sur ce dossier.

On constate aujourd’hui les dégâts produits par cette absence de ligne directrice de la part d’un Président que l’on avait connu plus directif et prompt à dégainer le 49-3 pour attaquer les droits sociaux des salariés.

Rajoutons là-dessus la décision « d’affecter » la Ministre de la Santé aux municipales en remplacement de Griveaux en pleine progression de l’épidémie, avec ses états d’âmes et ses vérités qu’elle déballe aujourd’hui qui laissent à penser qu’en haut lieu, on n’avait pas pris la mesure du danger d’épidémie en cours.

Le pire est à venir

Dans les jours et les semaines à venir, les morts se compteront par dizaines et par centaines. Ils seront le témoignage d’un naufrage politique collectif, d’un néolibéralisme morbide affaiblissant les hôpitaux publics, et du mépris affiché pour les soignants, le service public et les droits sociaux, en général.

Le moment venu, puisque « Nous sommes en guerre », il faudra se souvenir de la phrase de Churchill disant à propos des aviateurs de la RAF qui avaient protégé la Grande Bretagne d’une invasion allemande en 1940 : « Jamais dans l’histoire des conflits tant de gens n’ont dû à si peu » et exiger des mesures pour les personnels de santé qui ne devront relever ni de la médaille, ni de la prime défiscalisée.

    

 

 

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