A Anvers, une statue de Léopold II a été retirée et entreposée dans les réserves d'un musée local. Dans un contexte de manifestations anti-racistes, le débat sur le déboulonnage des statues de ce symbole de la colonisation du Congo avait ressurgi.

Deux informations, ces jours derniers,  laissent penser que les zélés de l'antiracisme veulent reconstruire l'histoire en censurant les crimes commis au cours des siècles par les puissants d'alors, et mettre hors de vue, leur ombre portée dans la culture de ce temps.

Ainsi, informe RT France, "est jugé raciste, le film de 1939 «Autant en emporte le vent» retiré de la plateforme HBO Max. Ce film est considéré par de nombreux universitaires comme l'instrument le plus ambitieux et efficace du révisionnisme sudiste. Il présente notamment une version romantique du Sud à l'époque de la Guerre de Sécession et une vision très édulcorée de l'esclavage..."

"La ville d'Anvers décide de retirer une statue de l'ancien roi des Belges Léopold II A Anvers, une statue de Léopold II a été retirée et entreposée dans les réserves d'un musée local. Dans un contexte de manifestations anti-racistes, le débat sur le déboulonnage des statues de ce symbole de la colonisation du Congo avait ressurgi.

D'autre part, des manifestant contre le racisme samedi dernier à Paris, voulaient s'en prendre à la statue de Colbert, le ministre à l'initiative du Code noir de l'esclavage...

Ainsi croit-on purifier l'histoire des hommes en censurant après coup ses épisodes peu glorieux ou franchement odieux. 

Mais qu'est l'histoire, si ce n'est le récit des événements tels qu'ils se sont produits, et la recherche des raisons objectives et des buts recherchés des actes aujourd'hui condamnés ? Et les réactions d'alors, des justifications aux condamnations courageuses prononcées. 

Une histoire "à trous"  nous ferait-elle saisir le sens du développement historique des civilisations ? Peut-on évoquer les massacres des guerres de religion sans évoquer Montaigne et le "Discours sur la servitude volontaire" ?son ami La Boétie ? Ou la tyrannie royale au XVIIIème siècle et l'Affaire Calas de Voltaire ?

D'autre part, les indignations rétrospectives cachent parfois des silences hypocrites sur les crimes commis aujourd'hui sous nos yeux. La guerre quotidienne menée par Israël contre le peuple Palestinien et leur patrie, ou le blocus cruel exercé par les Etats-Unis contre Cuba, état souverain assiégé de fait depuis les années 60, provoquent-ils des réactions de colère d'ampleur nationale dans notre pays ? Non, assurément. 

Bien sûr, il est bon et nécessaire de condamner l'esclavage, le racisme. Mais sans oublier leur cause économique : la recherche d'une main d'oeuvre gratuite permettant des profits les plus élevés.

Mais n'est-ce pas là le but recherché aujourd'hui par le patronat au nom du "libre marché" et de "la libre circulation des capitaux, des marchandises et des hommes", la philosophie propre à l'Union européenne et au pouvoir macronien ?

On attend toujours des croisés de la morale rétroactive une aussi grande ardeur pour dénoncer les maux du présent, leurs auteurs et les raisons objectives de ces crimes sociaux au quotidien.