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Les élites françaises de la Collaboration...!

Article rédigé par Brigitte Bouzonnie

Brigitte Bouzonnie

7 hr ago

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LES "ELITES" FRANCAISES DE LA COLLABORATION ...!

A partir de l'ouvrage d'Annie Lacroix-Riz, "Les élites françaises entre 1940 et 1944, De la collaboration avec l'Allemagne à l'alliance américaine", édition Armand Colin, 2016

Madame Lacroix-Riz dresse trois incroyables portraits de collabos notoires : Laval, Marquet et Peyrouton. Sur la base de l'ouverture d'archives nouvelles, et d'un travail de moine, (elle doit avoir une petite équipe pour le mener à bien), afin de sélectionner les meilleures.

1)-LAVAL :
Madame Lacroix-Riz pointe le "loyalisme jusqu'auboutiste" de Laval. C'est le favori du Reich et d'Abetz, en raison de son zèle imbécile déployé pendant toutes les années trente. Abetz écrit : "la présence de Laval nous donne, en plus de pressions militaires, un moyen de pression intérieure, un moyen d'intervenir directement dans la politique intérieure française"(sic). Laval s'est constamment enrichi de ses corruptions successives : les RG lui prêtent une fortune de l'ordre de 300 à 400 millions, reparties sur un grand nombre d'affaires.

Apres sa chute du 13 décembre 1940, il est réhabilité dans ses fonctions de Président du Conseil. Sa nouvelle équipe est constituée d'hommes de la banque Worms : Pucheu, Lehideux, Barnaud, Marion, Benoist-Méchin. D'ailleurs, c'était le clan de la banque Worms, qui avait exige le retour de Laval au pouvoir : signe, s'il en était besoin, d'une classe dirigeante gouvernant directement la France, comme écrit Claude Bourdet dans ses souvenirs "L'aventure incertaine", édition du félin, 1998.

Laval sert le IIIème Reich. Une lettre d'hommes de la banque Worms souligne "la nécessité d'une incorporation explicite à la nouvelle Europe dirigée par l'Allemagne" (sic). Tiens, tiens, on a l'impression que l'on parle du gouvernement français 2016, imposant une loi Khomri écrite par Bruxelles...!

Le vrai motif du retour au pouvoir de Laval ? La confiance qu'ont les dirigeants nazis dans sa livraison d'une main d'oeuvre esclave au Reich vouée à la défaite ) l'Est, détail que l'on oublie souvent, lorsque l'on parle du STO. Laval écrit à Ribbentrop : "la France fournira son indispensable contribution volontaire a vos efforts en vue de protéger l'Europe d'une bolchevisation, qui détruirait notre culture jusque dans ses bases" (sic).

En 1942, il montre le même allant à livrer les juifs que les français du STO. La rafle du Vel d'Hiv est préparée dans une excellente atmosphère. Laval n'ignore absolument pas la destination de ces déportations. Et d'écrire ces lignes délicates : "Pour nous, la France a été trop longtemps le dépotoir du monde ; il faut en finir. Je sais, c'est très embêtant, mais je ne peux pas faire autrement. Il pousse l'effort jusqu'à donner son accord à la saisie générale du mobilier des appartements juifs de la zone sud...

2)-MARQUET :

Adrien Marquet est la caution de gauche de la droite fasciste. Son parcours ressemble à celui de Marcel Déat ou de Jacques Doriot. Il déteste la "République" autant que les membres de l'Action Française. Frappe durement la franc-maçonnerie, à laquelle il a appartenu en haut rang. Persécuté les gaullistes et les futurs inculpes du procès de Riom : Blum, Cot, Mandel, Daladier, Reynaud. Limoge 172 préfets et sous préfets républicains "en ricanant" (sic).

La traque des juifs l'excite tout autant. Il touche des pots de vin italiens puis allemands et s'enrichit considérablement, notamment avec son journal collaborationniste : "le petit Parisien".

Il se pose d'emblée en chef de la collaboration policière avec la Gestapo. Anti parlementaire, car "le national socialisme remplace la discussion par l'action". Antisémite, car il faut se défaire de ces éléments parasites qui tiennent les leviers de la communauté nationale. Anti-franc maçon, car il ne veut pas qu'une organisation secrète impose ses vues sur les membres nazis.

Il est également pilier des mondanités hitlériennes à Paris et à Bordeaux. Collaborationniste jusqu'au bout, il maintient des relations avec les hiérarques national-socialistes, alors que les autres ont déjà changé de camp.

3)-PEYROUTON :

Marcel Peyrouton est un policier cynique et brutal. Qui se vanta d'avoir introduit en Afrique du nord les méthodes nationales-socialistes. Ministre de l'intérieur zèle, il appliqua férocement la loi portant statut des juifs. Il abattit les institutions de la République, plaçant aussi 42 préfets en disponibilité, et 47 autres à la retraite. Il procéda à une véritable épuration des maires, qui n'étaient pas dans la nouvelle ligne de Vichy. Il prononça la dissolution de 127 conseils municipaux et en suspendit 144. 6 maires furent révoqués par lui.

Il s'est rendu célèbre pour sa hargne contre les communistes et les syndicalistes : internant les militants communistes actifs. Le sanatorium d'Aincourt, a 70 km de Paris, est utilise a cet effet : 182 communistes sont internes, dont deux députés de la seine (dont Ambroise Croizat), 16 conseillers généraux, 40 conseillers municipaux, 2 syndicalistes importants de l'ex-CGTU. (Plus a gauche que la CGT maintenue).

De plus, il livre aux allemands une énorme prise de cadres dirigeants de la CGTU, a partir de 1941. Sont arrêtés. Raymond Sémat, secrétaire de la fédération des métaux, son fils dirigeants les jeunes syndicalistes, Pierre Belluge, secrétaire de la fédération de la couture , Charles Michels, secrétaire de la fédération des cuirs et peaux, Jean Poulmarch, de la fédération des produits chimique.

Trouvant que le sanatorium d'Azincourt n'est pas assez sûr, il transfère les militants communistes et syndicalistes en Afrique du nord, dans le sud algérien. Ambroise Croizat connait le bagne algérien, comme l'explique Michel Etiévent dans sa biographie du futur ministre communiste du travail. Il s'acharne aussi sur les gaullistes...

Naturellement, toute ressemblance entre le portrait de ces crapules de la Collaboration et les élites politiques "compradores" actuelles serait pure coïncidence, un constat absolument erroné, un truc surgi dans le cerveau malade d'un "complotiste", ma bonne dame : qu'on se le dise...!!

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