Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
ma revue de presse journalière
22 avril 2020

Excellent !!!

21 avril 2020

Il y a tout de même une chose positive dans la crise sanitaire du Coronavirus, c’est qu’elle est un parfait révélateur de la médiocrité politique, de l’hypocrisie qui guide les relations internationales et de l’emprise du néolibéralisme sur nos sociétés occidentales.

Question médiocrité politique, nous aurons été servis

A tout seigneur tout honneur, commençons par Trump et son négationnisme sanitaire entièrement guidé par des considérations économiques et électoralistes. C’est simple, si l’économie s’arrête, il perd son principal argument électoral. « América first », donc, même si les morts continuent de s’entasser et les chômeurs de s’accumuler, il faut une reprise rapide et par conséquent la fin du confinement décrété par des gouverneurs démocrates (et aussi par des républicains…).

Pour cela, il « faut libérer les Etats », que l’activité économique reprenne et, au cas où le message ne serait pas suffisamment explicite, on attise l’extrême droite en suggérant de « sauver le second amendement de la constitution » (celui qui autorise les milices armées) au risque de provoquer une guerre civile…

En tête de gondole, difficile d’oublier le clone brésilien de Trump : j’ai nommé Bolsonaro, exactement dans le même état d’esprit qui consiste à fustiger les gouverneurs qui confinent, avec, cerise sur le gâteau, le limogeage de son Ministre de la santé à la compétence reconnue, et son mysticisme sensé régler l’épidémie, comme Modi en Inde.

Dans la catégorie « n’importe quoi », relevons le Président biélorusse Loukachenko qui vante les mérites de la vodka et les matches de hockey sur glace pour contrecarrer la pandémie et bien sûr le Président hongrois Orban (dont le pays fait partie de l’Europe) qui s’est fait octroyer les pleins pouvoirs et dont la première mesure prise aura été de mettre fin à la reconnaissance des personnes transgenres…

Enfin dans le genre « je maîtrise tout » y compris la communication bien verrouillée sur l’étendue de l’épidémie dans mon pays, mention spéciale pour Xi Jimping et Poutine.

Et les relations internationales dans tout ça ?

Chacun joue la carte du repli sur soi en s’appuyant sur un corpus idéologique ou religieux, les deux bien souvent, pour gérer la crise dans son petit coin, avec en ligne de mire la prochaine réélection. Les relations et les coopérations internationales sont souvent réduites à de la communication plus ou moins biaisée, et des aides médiatisées. La Chine, bien connue pour sa politique du panda, s’est convertie à la politique du masque, non dénuée d’intérêt à court terme. Quant aux russes, ils envoient « avec amour » du matériel médical et du personnel de désinfection aux italiens …

Du côté des organismes internationaux, leur efficacité s’est étiolée au fur et à mesure de l’importance prise par la géostratégie et la mondialisation. La Chine a été la première bénéficiaire de ce mouvement, ce qui lui permet de dicter sa loi aujourd’hui à l’Organisation Mondiale de la Santé, obligée de mettre sous le coude les études réalisées sur la pandémie à Taïwan, et soupçonnée de bienveillance avec Pékin sur la gestion de la crise chinoise.

Enfin mention spéciale pour l’Europe, « notre Europe », celle des courants d’air, dont l’absence totale dans la gestion de la crise sanitaire aura été remarquée et dont la gestion économique de cette même crise est réduite à quelques cacahuètes financières concédées par la chancelière allemande.

Chacun pour soi, un peu partout dans le monde, en définitive, pour la gestion de la crise sanitaire et de la crise économique, et par conséquent coup de pouce majeur pour les nationalistes de tout poil.

Le néolibéralisme et la mondialisation appliqués au système français

Gloire au Dieu argent et ses apôtres de la mondialisation ! Hors du commerce international et la course aux prix bas, point de salut ! Les relations internationales sont devenues des relations de boutiquiers : je t’achète ton électroménager si tu me prends mon soja aux OGM et si tu n’es pas d’accord, je taxe ton acier et tes composants. Je te tiens, tu me tiens par la barbichette. Fais donc un effort sur tes coûts de productions, surtout les salaires et les conditions de travail et n’hésite pas à délocaliser si tu trouves moins cher ailleurs.

C’est comme ça que dans notre pays béni des dieux mais par encore assez intégré selon les néolibéraux, le Médef et Dominique Seux, on se retrouve à définir une stratégie de gestion de crise sanitaire en fonction du délabrement de notre système de santé, de l’absence de masques, de tests, de gel hydro alcoolique, de sur blouses, de gants de protection, etc…, en faisant des courbettes aux chinois pour qu’ils nous en procurent.   

Pas de bol, donc. A deux ou trois ans près, après la réforme des retraites, du droit du travail, de la baisse des allocations familiales, qui coûtent un pognon de dingue, et des allocations chômage, sans compter la suppression de l’ISF, de l’intégration du CICE dans la baisse des « charges » des entreprises, de la mise en place d’une flat tax, de la marginalisation définitive des syndicats et de quelques lois liberticides, nous aurions pu jouer dans la cour des grands et avoir un discours martial à la Trump sur la « libération des collectivités territoriales », trop confinées au goût d’un Macron triomphant.

C’est d’autant plus con, que cette crise sanitaire aura remis en lumière les traditionnels oubliés de la mondialisation, ceux qu’on vire à la moindre délocalisation, ceux dont le travail dans l’hôpital public pourrait être fait par des cliniques privées moyennant un dépassements d’honoraires, les guichetiers de la Poste en milieu rural dont les bureaux ferment au nom de la rentabilité, les petites mains qui fabriquaient des masques chirurgicaux en France et les ouvriers licenciés de la dernière fabrique de bouteilles d’oxygène...

C’est encore d’autant plus con que les français auront redécouvert les valeurs de solidarité et de reconnaissance du travail d’autrui. A part cette minorité de couillons dans le déni qui persiste à ne jurer que par la bourse, les chaines de valeur et autres âneries néolibérales colportées par les journalistes des « Echos » ou par C. Barbier, l’homme à l’écharpe rouge, mais aux idées grises, qui considèrent que quelques morts de plus ou de moins ne sont pas importants pourvu que la machine à cash reparte.

On a les décideurs les plus cons du monde

Et ça ne date pas d’aujourd’hui. Tous depuis plus de trente ans se sont évertués à faire des courbettes appuyées devant ces « capitaines d’industrie » qui leur susurraient la mélopée du néolibéralisme et de la mondialisation heureuse à l’oreille. Tous ont élevés dans les mêmes écoles (ENA, Polytechnique, HEC et autres prestigieux établissements de l’entre soi), et se côtoient dans les Ministères avant de rejoindre les multinationales. Il était donc logique qu’il y ait, à terme des problèmes de consanguinité et d’affaiblissement de l’immunité au risque de choper un virus insoignable. C’est un peu l’histoire de la chauve-souris et du pangolin…   A force, cela créé des monstres, des moutons à cinq pattes.

Une seule solution : les confiner le temps qu’il faudra et leur faire lire le programme du CNR en boucle.

En route vers l’immunité collective

Le vaccin contre le coronavirus n’existera pas avant plusieurs mois pas plus que celui contre la connerie, ce qui donne de la marge à nos décideurs pour nous entourlouper une fois de plus en nous promettant les lendemains qui chantent.

Il faut changer notre regard sur les choses, ne plus accepter tout et n’importe quoi des « sachants » qui nous assènent leurs vérités, celles qui les arrangent.

Après la crise financière de 2008, celle des gilets jaunes de 2018, voici une crise à laquelle ils ne comprennent rien, qui bat en brèche leurs certitudes apprises dans leurs écoles. En 2008, la sortie de crise s’était faite sur le dos de ceux qui ont manifesté avec leurs gilets jaunes 10 ans plus tard, et que l’on retrouve encore en première ligne de la crise économique en 2020 avec tous les autres invisibles. Le commerce et l’artisanat risquent de payer le prix fort. Plus possible aujourd’hui de jouer la carte du mépris et du clivage ou de la matraque comme le gouvernement l’a fait pour en finir avec le mouvement de 2018. Une conscience collective est peut-être en train d’émerger.

L’occasion ne se représentera sans doute pas avant de longues années…

Partager cet article
Publicité
Publicité
Commentaires
ma revue de presse journalière
Publicité
Archives
Publicité