Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
ma revue de presse journalière
30 janvier 2020

EXCELLENT ARTICLE =

Manifestations, révolte et rébellion (pour voir les photos , publiées dans cet article , veuillez cliquer sur Accueil )

  

Les pompiers manifestent le 28 janvier 2020 

Huffington post, média un peu obscur, se demandait qu’elles étaient les professions qui manifestaient contre Macron[1]. Question incongrue, il vaudrait mieux se poser la question des professions qui ne manifestent pas, le décompte serait plus rapide de faire le décompte de celles qui ne manifestent pas. Nous avons tous les jours des manifestations, si ce n’est pas les pompiers, ce sont les douaniers[2], quand les cheminots ne peuvent plus continuer la grève, ce sont d’autres secteurs qui prennent le relais. C’est en réalité l’ensemble du pays qui travaille qui est en opposition avec les rentiers du gouvernement et de la finance. Depuis quelques jours nous avons franchi un nouveau palier dans la détestation de Macron et de son gang. Les sondages l’attestent, la crédibilité du régime est largement entamée. Des députés LREM quittent le navire avant qu’il ne sombre. Le 27 janvier, c’était la députée du Gard, Annie Chapelier, qui s’éloignait, le 28 c’était Paula Forteza qui reprenait sa liberté. Cédric Villani est maintenant en rupture de LREM et va être exclu pour avoir osé défier Macron et la marionnette Griveaux. Ça commence à faire beaucoup, mais le mouvement semble s’accélérer. La panique est telle qu’on ne trouve plus que des imbéciles du calibre de Daniel Cohn-Bendit ou Romain Goupil – qui ne s’appelle pas Goupil – pour aller défendre à la télévision ce naufrage. Les Français attendent maintenant le départ de cette équipe. 

 

Les douaniers manifestent à leur tour et jettent leur tenue de travail 

On rameute de tous les côtés pour tenter de masquer l’impuissance. Voici maintenant le vieux, très vieux, Robert Badinter. Il s’élève contre les violences. Mais de quelles violences parle-t-il ? Celle de la milice de Castaner qui éborgne, qui gaze, matraque avec la régularité d’un métronome depuis quinze mois ? Pas du tout il est en colère contre les manifestants qui ont mis au bout d’une pique une tête en carton de Macron[3]. Il trouve que ça c’est plus violent que tout le reste : la braderie du bien public, la destruction de la protection sociale et de l’hôpital public et bien sûr les vraies violences policières. Il ne doit plus beaucoup sortir de son trou pour ne pas comprendre ce qui se passe, en France. Donc il nous dit que c’est affreux de promener la tête en carton du président-fou au bout d’une pique. Que propose-t-il d’interdire aussi le carnaval ? Les films trop violents ? Que veut-il un retour de la censure ? On ne sait pas trop. A moins qu’il tente de nous faire croire que nous sommes encore en démocratie[4]. A l’évidence Badinter qu’on a connu plus percutant dans la défense des institutions de la République, n’est pas de notre camp, s’il ne l’a jamais été[5]. A-t-il perçu que nous sommes sortis de l’Etat de droit ? A-t-il compris que Macron interdit les manifestations ? Qu’il fait bombarder de gaz lacrymogènes les cortèges syndicaux le 1er mai ? Pour l’encourager à se reprendre nous lui dirons seulement ceci : une révolution – ce qui n’est pas encore à l’ordre du jour – a toujours ses raisons d’être, elle est provoquée par la démesure d’un pouvoir inique et abusif. Que Badinter relise Victor Hugo au lieu de dire des sornettes ! Ségolène Royal, quoi qu’on puisse penser d’elle par ailleurs, l’a bien compris qui dénonce un régime autoritaire et destructeur. 

 

La manifestation des pompiers du 28 janvier 2020 a tourné à l’affrontement avec la milice de Castaner. Or les pompiers ont deux avantages par rapport aux policiers : d’abord ils sont bien vus de la population, ensuite ils sont plutôt sportifs, et s’il faut se battre, ils sauront faire face avec leurs casques et leurs tenues pour aller au feu. Sous la pression des soldats du feu, la milice a dû reculer et s’est mangé quelques gnons.  L’affrontement a été violent, un pompier s’est pris un tir de LBD en pleine tête. Il faut dire que les pompiers ont eu le bon goût de déborder le tracé de la manifestation[6]. Ils montrent la voie ne quelque sorte. Cet épisode n’est pas mineur, il souligne que les Français de plus en plus exaspérés par le pouvoir, sont prêts à en découdre pour en finir avec lui. Même la médiocre Françoise Fressoz, macronienne de la première heure, titre son billet : Retraites : « la réforme de trop d’Emmanuel Macron ? »[7]elle semble vouloir nous dire que ce régime n’en a guère pour longtemps. Ce nouvel épisode de violence macronienne donne une image très négative de la France à l’étranger[8]. Notez que suite à cette mobilisation, les syndicats des pompiers ont rencontré Castaner et ont obtenu satisfaction quant à leurs revendications, preuve que la dictature recule quand la pression devient trop forte[9]. Bien que la violence contre les manifestants soit toujours là, on voit de plus en plus de policiers qui se lamentent sur le rôle qu’on leur fait jouer. Certains commencent, enfin, à se dire que taper tout le temps sur les manifestants qui sont des gens simples et certainement pas des délinquants, c’est tout de même un peu honteux, d’autant que pendant ce temps c’est, selon leurs propres termes, « open bar pour la racaille », c’est-à-dire que la délinquance est à son plus haut dans les quartiers[10]. On ne les plaindra cependant pas, parce que ça fait prêt d’un an et demi que régulièrement les manifestants se font casser la gueule, qu’ils soient Gilets jaunes ou syndicalistes d’ailleurs. 

 

Paris le 29 janvier 2020 

Le 29 janvier pour la huitième journée de mobilisation nationale, la mobilisation était en baisse et les médias s’en délectaient comme si le pourrissement du mouvement était une belle et grande victoire de Macron, et que les journalistes touchaient de l’argent pour démoraliser le peuple ! Mais ils étaient encore tout de même 180 000 à Paris, 75 000 à Marseille, ce n’est pas rien. Le ministère de l’intérieur donnait aussi 108 000 pour toute la France, on peut donc penser qu’en tout il y avait entre 500 000 et 600 000 manifestants en appliquant le quotient habituel de mensonge de Castaner. Dans les cortèges les manifestants avançaient que ça devenait de plus en plus dur de continuer à cause des contraintes financières. Et pourtant, il ne faut pas lâcher. Le gang de l’Elysée n’attend que ça. En vérité cette amertume va rapidement se traduire de plus en plus par des actions coup de poing, aussi bien contre la canaille LREM, que pour bloquer l’économie. Les Français sont sortis renforcés cette semaine non seulement de l’avis ravageur du Conseil d’Etat, mais aussi par le fait que de plus en plus d’études confirment que le gouvernement ment et que ce sera bien une perte pour tout le monde sur les pensions, et plus particulièrement pour les plus pauvres et pour les femmes[11]. Piketty et d’autres économistes arrivent aussi au même résultat[12]. Même Laurent Berger critique les simulations du gouvernement ! C’est dire qu’elles bien moins que fiables. La CFDT est particulièrement dans le collimateur, les locaux du syndicat jaune sont visés à Nice, Saint-Lô, Tours[13]. Et ça va continuer jusqu’au départ de Macron et de son gang. Après avoir affirmé que les pompiers ayant obtenu satisfaction stoppaient leur mouvement, on apprenait le 29 janvier qu’il n’en était rien et qu’ils continueraient jusqu‘au retrait de la loi. Ça promet ! Dans cette affaire on comprend que les syndicats des pompiers ont négocié dans le dos de leurs mandants[14]. Cette atmosphère délétère relativise la baisse de la mobilisation. Notez que chaque fois que Macron croit s’en sortir, un nouveau front s’ouvre devant lui. A Rennes, c’était les étudiants qui se trouvaient à l’avant, et ce sont eux qui, semble-t-il ont attaqué les bureaux du STAR, la boutique qui gère les transports en commun de l’agglomération. Les Rennais continueront le 30 janvier avec un filé aux flambeaux. 

 

Rennes, la mobilisation était solide 

On en est au troisième mois de lutte contre la réforme des retraites. Mais en vérité il faut relier ce mouvement à celui des Gilets jaunes, c’est le même mouvement social, et les manifestants visent le même but. Reconstruire une démocratie abimée par deux ans et demi de macronisme. Au Havre où on attend de pied ferme Edouard Philippe qui devrait se présenter à la mairie, la mobilisation restait élevée. Le 31 janvier les Havrais ont décidé d’accueillir le méchant barbu comme il se doit. En dehors de la CFDT et de l’UNSA, les principaux syndicats ont retrouvé une unité bienvenue, la CGT, FO, SUD, la CGC, tout cela montre que les soutiens de Macron restent isolés, d’autant plus que massivement les Français, s’ils ne manifestent pas, sont du côté des résistants au pillage du pays. Il va de soi que nous vivons une période inédite. Face à l’offensive du grand capital contre le peuple, le niveau de conscience monte, comme on dit. A Lille, où il est impossible de manifester, le préfet, Michel Lalande, qui essaie de se montrer aussi répugnant que Lallement à Paris, interdit systématiquement les manifestations en centre-ville. Le message est clair, allez manifester à la campagne où vous ne gênez personne ! Du coup les Lillois tentant d’utiliser leur droit à manifester, se sont fait bastonner et gazer[15]. Que nous dit Badinter sur cette question ? Ça l’interpelle ? Ça le gratouille ? 

 

A Caen, la foule semblait rajeunie 

La lutte va être encore très longue et probablement se durcir. Macron a déclaré officiellement la guerre aux Français au nom di Saint-Pognon de ses maîtres. Nous voudrions c’est vrai que cela aille plus vite, qu’il y ait plus de monde dans les manifs. Mais nous devons faire avec ce que nous avons. Les Français sont massivement avec nous parce qu’ils rejettent globalement le modèle mortifère que le président fou veut nous imposer. C’est déjà ça. Et puis qu’avons-nous de mieux à faire que de chasser l’abusif Macron du pouvoir ? Personnellement je parie sur un rebond des mobilisations dans les semaines qui viennent. Plus le temps passe et plus nous comprenons que les députés macroniens arrivés là par hasard voteront un texte dont ils ne connaissent rien, seulement par discipline stupide et allégeance à un imbécile qui ne rêve que de mettre la France à genoux. La gifle que les macroniens vont prendre aux municipales va contribuer sans doute à délégitimer encore un peu plus cette bande d’arrivistes et de menteurs. 

 

Au Havre la mobilisation restait élevée



[4] Une autre critique féroce de ce vieux cuistre de Robert Badinter, due à l’avocat Régis de Castelnau : https://www.vududroit.com/2020/01/robert-badinter-le-macronisme-revelateur-des-impostures/?fbclid=IwAR0I8z3pENr3cevuJ7f4lvFssYNYiijoopNjxxNWOF4XV9JWuGMQMImZPfM

Publicité
Publicité
Commentaires
ma revue de presse journalière
Publicité
Archives
Publicité