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ma revue de presse journalière
6 décembre 2019

Excellent , pour voir les photos se rendre sur le site d'origine =

5 décembre 2019 une mobilisation puissante contre la réforme

 

A Rouen les Gilets jaunes étaient bien là 

La réforme des retraites est vilipendée par 70% de la population, et massivement les Français soutiennent le mouvement de grève et pensent que celle-ci va durer. Ne rentrons pas dans le détail, le but de cette contre-réforme est :

1. d’abaisser la part des pensions dans le PIB ;

2. de mettre la main sur les 150 ou 160 milliards des cagnottes des retraites ;

3. d’obliger ceux qui ont les moyens de cotiser à des Fonds de pension qui permettraient au capitalisme financier de s’enrichir encore un peu plus.

Les arguments avancés pour faire passer la pilule, sont tous plus ineptes les uns que les autres et relèvent du mensonge, ce qui est une véritable industrie avec Macron :

1. Les caisses des retraites sont déficitaires, et donc il manquerait 17 à 20 milliards d’euros en 2025. En réalité s’il y a un déficit, c’est parce que le gouvernement pro-riches a mis en place le CICE qui, bien que présenté comme un crédit d’impôt, est en fait une baisse déguisée des cotisations sociales. Or ce sont celles-ci qui alimentent les caisses de retraites, elles sont un élément du salaire, et non pas une charge ;

2. il faudrait travailler plus longtemps parce qu’on vit plus longtemps. Cet argument est ignoble, parce que cela fait pratiquement 30 ans que les durées travaillées n’ont pas baissées, or depuis le début du XXème siècle, les gains de productivité du travail ont toujours été converti pour partie entre baisse de la durée du travail et hausse des salaires.

En vérité les objectifs politiques de Macron et de sa bande sont aussi de soumettre définitivement le peuple et de gouverner sans entrave pour le profit de leurs copains. Il y a chez Macron à la fois de la folie furieuse et une incontestable dose de méchanceté. Ce garçon est aussi bête que méchant, il ne connait que la politique de la brute. Les réseaux sociaux se sont régalés des propos anciens de Marlène Schiappa qui en 2010 incitait à manifester contre la réforme des retraites voulue par Sarkozy, avec les mêmes arguments qu’on utilise aujourd’hui contre le gouvernement de la droite extrême qu’elle a rejoint[1]. Souvent femme varie… On voit que les convictions des uns et des autres sont à géométrie variable. 

 

L’autre argument avancé par le pouvoir est que cette contre-réforme qui vise à détruire un des derniers acquis du CNR, permettrait d’unifier les régimes. On nous dit qu’il y aurait 42 régimes différents, et donc que les régimes spéciaux sont la marque de privilèges honteux. En vérité ces régimes spéciaux ne concernent que moins de 5% de la population active. Et Castaner a dit qu’il n’était pas question de toucher au régime spécial des policiers[2]. En effet les policiers ont montré un peu les dents et laissé entendre qu’ils cesseraient d’être au service de l’oligarchie si on rognait leurs avantages. Si la police se mettait en grève, Macron n’aurait plus qu’à demander l’asile politique en Allemagne. En effet on ne peut pas gouverner contre le peuple comme le fait Macron depuis deux ans, sans utiliser une force de coercition destinée à empêcher la contestation. Et justement cette force de coercition, malgré les rodomontades des syndicats des forces de l’ordre, va s’exercer à plein. A Rennes, à Lyon dès les débuts de la manifestation syndicale, les miliciens ont gazé et chargé, histoire de bien signifier que la réforme se fera que ça nous plaise ou pas, contre le peuple évidemment. Le même scénario s’est répété de partout en France, à Bordeaux aussi. Les miliciens de Castaner avaient des ordres : interdire de fait les manifestations contre un pouvoir aussi isolé que détesté. On a appris que Lallement, le préfet qui occupe Paris et qui n’est pas dans le même camp que les « gens », avait aussi réquisitionné des canons à eau des pompiers qui sont considérés comme des armes létales. Mais devant le tollé que cela a généré, il a du finalement renoncer. Il n’empêche que devant la forte mobilisation qu’on voyait dans les grandes villes, les miliciens ont tenté de faire peur en agressant et en gazant systématiquement les manifestants. Plus encore que la répression des Gilets jaunes, le fait que la milice s’attaque impunément à une manifestation syndicale autorisée est vraiment un signe qui ne trompe pas. L’argument selon lequel il y aurait eu des casseurs ne trompe personne. Les blacks blocs ne sont pas assez nombreux pour être à la fois à Paris, à Rennes et à Lyon. C’est donc depuis un an et quelques semaines maintenant que le feu est au cœur de Paris. Le moins qu’on puisse dire est que Macron est incapable de stabiliser la situation. Même s’il y a de temps à autre des accalmies, il est clair que la population française est dans un état d’insurrection face au pouvoir. 

 

A Rennes des milliers de manifestants 

En dehors du matraquage et du gazage des manifestants – la CGT n’a plus la combattivité d’antan – le pouvoir compte sur ses propres mensonges. Ils annonçaient en milieu d’après-midi que les manifestants avaient réunis moins de 300 000 personnes sur la France entière, mais en disant ne pas avoir compter ni Lyon, ni Paris. À la vue des dépêches d’agence de chiffre est faux, on peut facilement le multiplier par 5. Dans la soirée Castaner augmentait ses chiffres et allait jusqu’à 510 000, toujours sans compter Paris. En fait il semble bien qu'on ait passé le million. Le chiffre est une arme, mais le fait que le mensonge soit trop évident produit un effet de boomerang. Dire qu’il y avait moins de 20 000 personnes à Marseille est franchement loufoque, les organisateurs donnaient le chiffre de 150 000. A Paris, il y avait tellement de monde que le cortège n’a jamais démarré ! Les pompiers manifestaient, les avocats, les infirmières. Mais également, le gouvernement mentait sur le nombre de grévistes. Ils étaient des millions en grève ce jour-là. La SNCF et la RATP étaient pratiquement à l’arrêt complet. Pire encore les syndicats de ces deux entreprises annonçaient qu’ils reconduisaient la grève au moins jusqu’à lundi. Dans l’enseignement la grève était aussi très suivie, beaucoup plus que les chiffres du ministère ne l’indiquent, le SNES-FSU avançait le chiffre de 75% de grévistes. Il faut dire que les enseignants sont particulièrement remontés, non seulement leurs salaires sont les plus bas d’Europe, mais en plus on veut leur sucrer une partie de leur retraite. De nombreuses facultés étaient grève. A Marseille les étudiants ont bloqué les accès à la gare routière pour immobiliser les rares bus qui circulaient. Il est vrai que ceux qui ont le plus à perdre à la privatisation rampante des retraites, ce sont les plus, puisqu’il semble que le gouvernement étalera ses effets sur les quarante prochaines années !! 

 

A Toulouse les pompiers très applaudis étaient tête du cortège 

Signe des temps, outre les Gilets jaunes qui étaient là, il y avait aussi les maigres troupes d’Extinction-Rebellion dont on n’entendait plus parler depuis quelques semaines, ils s’en sont pris aux trottinettes électriques ! Mais en vérité ce qui va compter c’est la suite. Si on s’en tient à une seule journée de grève, Macron s’en moquera. En ce moment il fait le canard, en attendant que l’orage passe, il envoie ses seconds couteaux raconter de partout que cette réforme des retraites va enrichir tout le monde ! Cédric Villani qui tente de devenir maire de Paris a commencé à prendre ses distances avec le gouvernement en réclamant un référendum sur les retraites, tout en affirmant son soutien à l’abominable Delevoye[3] ! On voit que cette contre-réforme comprise comme régressive par les Français, est en train de semer le trouble aussi chez les macroniens. C’est un premier pas. 

 

Cortège à Paris 

En tous les cas les opposants de toute sorte ont montré qu’ils étaient près à en découdre et donc à entraver la dictature macronienne. Ce fut une grande journée de mobilisation. Beaucoup dans les cortèges souhaitent continuer et aller jusqu’au bout, jusqu’à ce que le président fou retire son projet pourri. Le prochain obstacle à contourner est celui du saucissonnage des luttes : en effet on prête au gouvernement le projet d’affaiblir le mouvement en négociant secteur par secteur. C’est grossier, mais ça peut marcher avec la complicité des syndicats, on vient de le voir avec la police. Mais il ne faut pas s’affoler si par hasard le mouvement retombait, il faut mettre en perspective ces manifestations du jour avec la lutte des Gilets jaunes. La colère est là, non seulement parce que les plus pauvres seront comme toujours les plus lésés, mais aussi parce que par ailleurs le gouvernement manifeste une incurie rarement atteinte sous la Vème République, rien n’est fait pour améliorer l’environnement, rien n’est fait pour apaiser les tensions, notamment dans les grandes villes où les populations des banlieues sont ghettoïsées. Fait significatif, les signatures pour un référendum sur la privatisation d’ADP ont dépassé le million. Il est encore temps d’en engranger d’autres. Ce résultat est plutôt encourageant, sachant que les partis et les syndicats n’ont guère fait campagne pour leur collecte, trop occupés à leurs petites magouilles politiciennes. En comptant les manifestants et les grévistes, ce sont des millions de Français qui ont protesté contre Macron et son gouvernement de lobbyistes. 

 

L’imposant cortège marseillais 

Ne sous-estimons pas la volonté d’en découdre, à Paris il y a eu des accrochages avec la milice jusqu’à une heure avancée de la soirée. Les pompiers sont rentrés dans le lard des CRS pour les empêcher de "nasser" les manifestants. Cette flambée de violence qui répond aux provocations de Lallement, est aussi la marque d’une défiance de la population face aux syndicats plan-plan qui ne savent pas trop quoi faire d’une mobilisation si puissante. Si les syndicats n’arrivent pas dans les jours qui viennent à faire reculer le gouvernement d’une manière significative, Philippe Martinez sera désavoué par la base et devra s’en aller, ce qui ne sera pas vraiment une perte pour le mouvement contestataire à un moment où on dit de plus en plus que ce sont les fondements du système capitaliste inique et prédateur qu’il faut changer. La mobilisation du 5 décembre est un succès qui va certainement semer le trouble aussi bien dans les rangs de la droite extrême LREM, que dans les rangs des débris de la droite affairiste et cosmopolite, LR, UDI et autres qui ont imprudemment approuvé la manière d’avancé du président-fou. Derrière il va y avoir les municipales, non pas que ces élections seront importantes pour l’avenir, mais elles vont disloquer un peu plus la classe politique qui ne sait plus ou donner de la tête. 

 

A Paris les pompiers ont affronté les CRS

 

Le feu de retour au cœur de Paris

 

Saint-Nazaire, une foule colossale

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