Membre de la bonne vieille équipe d’Hara-Kiri du professeur Choron, il créa en 1972 la première revue écologique de notre histoire : La Gueule ouverte, avec un slogan prémonitoire : « le journal qui annonce la fin du monde ». Pierre Fournier est mort dans la foulée, en 1973 à 35 ans.

Pierre Fournier ne se contentait pas de déplorer une situation déjà calamiteuse il y a quarante-cinq ans. Il cognait et nous invitait à suivre son exemple :

« Il faut faire la révolution sans passer par la force, sans passer par la victoire. »

« Quand j’entends le mot spécialiste, je sors mon revolver. Si le spécialiste est éminent, je tire. »

« On s’enferme dans l’anti-pollution. Jamais on ne remonte aux causes. Jamais on va assez loin, ni dans l’information, ni dans l’explication. »

« Pendant qu’on nous amuse avec des guerres et des révolutions qui s’engendrent les unes les autres en répétant toujours la même chose, l’homme est en train, à force d’exploitation technologique incontrôlée, de rendre la terre inhabitable, non seulement pour lui mais pour toutes les formes de vie supérieures qui s’étaient jusqu’alors accommodées de sa présence… Au mois de mai 68, on a cru un instant que les gens allaient devenir intelligents, se mettre à poser des questions, cesser d’avoir honte de leur singularité, cesser de s’en remettre aux spécialistes pour penser à leur place. Et puis la Révolution, renonçant à devenir une Renaissance, est retombée dans l’ornière classique des vieux slogans, s’est faite, sous prétexte d’efficacité, aussi intolérante et bornée que ses adversaires. »

« La révolution n’est plus un luxe, c’est une nécessité »

Les mots de Pierre Fournier n’ont pas vieilli d’un poil. Dans un appel à soutenir le média Reporterre, la comédienne Audrey Vernon nous en rappelle quelques-uns. S’ils pouvaient nous donner un peu de tonus, on en a bien besoin.

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