Le geste est bien plus significatif qu’il n’y paraît.

Dire que le port obligatoire du costume-cravate de rigueur est un détail secondaire, c’est comme considérer que le bizutage est une aimable tradition d’accueil : les œufs pourris, les nouilles à la tomate et les excréments ingurgités dans un cas, la cravate étriquée, le costume de croque-mort  et la robe stricte au-dessous du genou dans l’autre.

Si ces détails étaient si secondaires, demandez-vous pourquoi le camp d’en face tente de vous les imposer aussi obstinément. La symbolique a toujours un rôle prépondérant, sinon déclencheur, dans les révolutions. Regardez l’importance qu’ils accordent à la présence de leur drapeau européen dans l’enceinte de l’Assemblée nationale, ou encore au port du voile par les femmes. Et qu’aurait été la révolution hippie des années 60-70 si les 500 000 festivaliers de Woodstock étaient venus en “tenue correcte exigée” ?

Jean-Luc Mélenchon (qui n’a rien contre le port de la cravate en elle-même) :

« Nous ne supportons pas qu’on nous indique de quelle manière il serait bienséant de se vêtir. Il y a eu dans cette Assemblée des sans-culotte, il y a dorénavant des sans cravate. »

Dont acte. L’insoumission se vérifie jusque dans les moindres détails. Ou alors, vous terminez comme un François de Rugy (à côté de Rufin sur la photo) passé en costume-cravate de rigueur par toutes les couleurs de la palette politique, juste pour parvenir aux fins d’un vulgaire plan de carrière.