Je songe à une équipe de cantonniers, bien baraqués les castards, gilets fluos, circulation routière canalisée, qui sortent une couvée de canetons du fond d’un regard d’égout. Avec une patience et un doigté de dentellière. Grand soulagement de la cane qui attendait avec inquiétude la fin de l’opération pour regagner l’étang avec sa petite famille à nouveau réunie.

Je songe au gars qui attrape au vol un grand oiseau de mer au bec tout entortillé dans un bout de filet de pêche. On immobilise ce piaf — replie tes ailes mon gros ! — et on démêle-coupe avec précaution tout ce filet qui le condamnait à mort avant de le libérer sous les applaudissements des badauds de la jetée.

Tu en as vu à la pelle, des vidéos comme ça.

Peut-être que tu penses que c’est du ramassis de bon sentiments, de l’émotion à deux balles. Peut-être que tu hausses les épaules en me lisant.

Toutes ces vidéos, elles ont pourtant un dénominateur commun qui me plaît très beaucoup. Tous ces gens qui ont fait tel ou tel geste, tous ces gens qui ont filmé la scène, tous ces gens qui ont diffusé la vidéo, ils nous disent tous la même chose. Le mobile n’est pas l’argent. Le mobile n’est pas le profit.

Le geste gratuit vient d’un être humain qui n’attend pas de retour sur investissement. Le geste vient de gens dont le rêve n’est pas de devenir milliardaires.

Tiens, voilà encore de l’amour :

Sarunas Jasikevicius, célèbre coach de basket en Lituanie, justifie le forfait brutal de l’un de ses joueurs pour assister à la naissance de son enfant.