Âgé de 59 ans, il est le fondateur de l’UPR (Union pour la République), revendique 16.000 adhérents. L’homme n’est manifestement pas de gauche. Il se revendique de Charles de Gaulle, de Philippe Seguin et du Conseil national de la Résistance. Est passé par les cabinets de Charles Pasqua et d’Alain Juppé.

Sur les médias, François Asselineau tient assez facilement en respect les chausse-trappes grossiers que lui tendent les éditocrates qui l’interrogent, impose un discours très préparé et des arguments méticuleusement choisis, au point de revenir en boucle au fil des interviews : l’exemple de la Suisse, de la Norvège et de l’Islande s’épanouissant en toute indépendance face à l’UE, l’agonie de la Grèce et de l’Italie sous les diktats de Bruxelles et de la BCE, les 1000 personnes tombant quotidiennement sous le seuil de pauvreté en France, le suicide d’un agriculteur français en moyenne par jour, l’ubérisation galopante de la société néolibérale globalisée…

Aux insinuations sur son complotisme supposé, Asselineau répond en citant ses sources… toutes puisées dans les médias du microcosme de ceux qui l’accusent. À leur défense stupide d’une globalisation de plus en plus contestée, il réplique indépendance nationale et démocratie, plutôt que souverainisme, mot qu’il juge étriqué.

Programme (de l’UPR) contre programme (Insoumis)

Si l’on doit juger un candidat à son programme, force est de reconnaître que les premières mesures annoncées par François Asselineau sont plutôt attirantes, même si bien des zones d’ombre et des questions demeurent.

Le pour :
  • La sortie de l’UE et de l’euro : cette première mesure tombe sous le sens (le nôtre en tout cas), ainsi que les deux qui suivent.
  • La sortie de l’Otan.
  • La nationalisation des services publics de base : EDF, GDF, SNCF, la Poste, France Télécom, la Sécurité sociale, les sociétés d’autoroutes…
  • Médias : application de la Charte de Munich 1971 sur l’éthique et la déontologie du journalisme
Le contre :
  • Le maintien de la Ve République et d’une prédominance présidentielle que François Asselineau entend d’évidence incarner.

Les questions :
  • La politique sociale : à part la nationalisation des Services publics de base (ce qui est déjà quelque chose !), rien sur les mesures qu’entend proposer le candidat de l’UPR en matière de loi du Travail, de minima sociaux, de revenus, de répartition des richesses, de fiscalité…
  • La politique financière : quid de l’attitude face aux dérives de la finance mafieuse ?
  • Les autres zones d’ombre : pratiquement aucun élément sur le thème de l’Éducation nationale, de la Santé, de la Justice, de l’égalité homme-femme…

Aux risques de faire hurler les militants insoumis et les aficionados de l’UPR, je dirai que François Asselineau me paraît venir tout droit en complément de Jean-Luc Mélenchon, dont il compense les points faibles et les insuffisances : sur l’UE, par un discours accessible qui ne s’embarrasse pas d’envolées lyriques clivantes, par une meilleure maîtrise du cadre médiatique et de ses pièges.

En revanche, son programme, fort incomplet quand on le compare à l’Avenir en commun, ses zones d’ombre encore trop prononcées, laissent l’avantage au candidat de la France insoumise. N’empêche que dans la période de bouleversement dégagiste que nous traversons, François Asselineau ne saurait être tenu pour candidat négligeable.