À la conquête du chaos

Les sondages vous mettent à l’honneur. Comment expliquez-vous cette dynamique ?

Cette élection ne ressemble à aucune autre. J’y suis préparé. J’ai écrit il y a vingt-six ans un livre au titre prémonitoire : À la conquête du chaos. Il se passe quelque chose, c’est vrai : la conjonction de la grande marche du 18 mars pour la VIe République et du débat du 20 mars a provoqué mon décollage. La nature de ma candidature a changé.

« Macron est devenu le candidat officieux du PS »

Demandez-vous à Hamon de vous rejoindre 

Non. Je ne m’occupe pas de lui. Je ne veux pas être dans une bataille de bac à sable entre deux personnes qui se disputent le même seau ! Les électorats ne s’additionnent pas. Vous en avez eu la démonstration avec Benoît Hamon et Yannick Jadot. Additionnés, ils devraient être à 19% ! Ils se sont divisés par deux. Hamon est une bonne personne. Mais il représente le PS, le parti du discours du Bourget, qui complote encore un accord aux législatives avec Macron devenu son candidat officieux.

« Mon défi n’est pas de rassembler la gauche, il est de fédérer le peuple »

Mon défi n’est pas de “rassembler la gauche”, étiquette devenue bien confuse; il est de fédérer le peuple. Je ne veux pas de tambouilles à l’ancienne. Je ne veux pas de cette indigeste soupe de sigles. Vous n’avez pas besoin d’être de gauche depuis un siècle pour être d’accord avec moi. Personne ne se renie en votant avec moi. Les indécis sont la clé du vote; c’est eux que je veux convaincre !

« Quand vous dites “gauche”, les gens entendent Hollande et ils ont la nausée »

Mais vous vous revendiquez toujours de la gauche ?

Le mot a été dénaturé. Quand vous dites “gauche”, les gens entendent Hollande et son équipe. Ils ont la nausée — et moi aussi!

[…]

Croyez-vous que des électeurs de droite puissent se retrouver en vous ? Je le constate. Il y a des gens de droite qui, dégoûtés par Fillon, préfèrent voter pour moi.

=> Source : le JDD